Plongée au coeur de l’innovation

“L’innovation”, ils n’ont que ce mot à la bouche, politiques, dirigeants, marketeurs, publicistes, elle apparaît comme LA solution !

Mais concrètement de quoi parle-ton-on ? Qu’est-ce que l’innovation au fond ? Quelles sont ses composantes ?

Si on reprend la définition du Manuel d’Oslo de l’OCDE, l’innovation est la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé (de production) nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures.

Origine et stratégie de l’innovation, deux grandes tendances

• Techno-push : ces innovations sont “poussées” par l’invention technologique pour aller vers le marché. L’enjeu majeur est alors de trouver les applications les plus pertinentes pour que l’innovation rencontre son marché.
• Market-Pull : ces innovations sont “tirées” par des besoins identifiés sur le marché. A la différence du Techno-push, la difficulté n’est plus de trouver des applications à l’innovation mais de veiller à ce qu’elle créée une différenciation (et un avantage) concurrentielle significative.

Cinq domaines d’innovation sont à distinguer 

• L’innovation de produit ou de prestation : introduction d’un bien ou d’un service nouveau ou sensiblement amélioré sur le plan de ses caractéristiques ou de l’usage auquel il est destiné. Très souvent caractérisé par des produits technologiques (objets connectés, véhicules autonomes, robotique, …), l’innovation de produit est aussi, et de plus en plus, une innovation de service (BlaBlaCar, Leetchi, Kickstarter, …)
• L’innovation de procédé : mise en œuvre de nouvelles techniques pour la production de biens ou la réalisation de prestations de services. La stratégie de fabrication et d’approvisionnement sur commande de Dell en est le parfait exemple.
• L’innovation d’organisation : nouveautés organisationnelles pouvant concerner les pratiques managériales, l’organisation du travail ou les relations extérieures des entreprises. Dans le cas des Biscuits Poult, c’est l’innovation managériale basée sur l’autonomisation des salariés et l’open innovation qui ont permis de repositionner la biscuiterie sur le haut de gamme.
• L’innovation de commercialisation (marketing) : mise en oeuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs du conditionnement, du placement, de la promotion, de la distribution ou de la tarification d’un produit. Un exemple significatif d’innovation marketing fut l’introduction d’un cadeau promotionnel à l’intérieur du paquet de lessive “Bonux” par Procter & Gamble dans les années 60. La mise en franchise et l’e-commerce en sont des applications plus récente.
• L’innovation sociale : notion plus récente qui regroupe la mise en œuvre de nouveaux concepts (produits, services et modèles) pour répondre à des besoins sociaux et ainsi créer de nouvelles relations ou collaborations sociales. Ces innovations sont sociales dans leurs finalités mais également dans les moyens mis en oeuvre. Les restos du coeur, Emmaüs, les banques alimentaires étaient des innovations sociales avant l’heure.

Deux degrés d’innovation s’opposent

• L’innovation incrémentale : elle consiste en l’amélioration continue d’un produit, d’un service ou d’un procédé, elle ne bouleverse pas les usages. Conduite par les acteurs en place, elle permet, sans prendre de grands risques, de faire évoluer l’offre pour rester compétitif sur un marché mature.
• L’innovation radicale ou de rupture : elle est comme son nom l’indique le fait de faire faire un saut très important à un produit ou service. L’innovation disruptive revient généralement à changer radicalement de technologie ou de l’utilisation qui en était faite (l’arrivée de l’iphone a complètement changé l’usage des smartphones et le marché sans l’ajout d’une technologie réellement nouvelle) ou d’approche en terme d’usage (le modèle Nespresso par exemple). L’innovation de rupture peut être réalisée par des nouveaux entrants sur le marché, car elle redistribue complètement le marché et ses acteurs.

Le schema ci-dessous réalisé par la BPI montre parfaitement cette diversité de l’innovation en terme de secteurs d’activité, de formes et de degrés d’innovation.

L’innovation est donc plurielle, dans ses domaines, ses objectifs, dans les moyens de la mettre en oeuvre. Elle comporte une part de risque et d’inconnu, mais reste une garantie solide de pérennité pour vos organisations.

Le meilleur moyen de prédire l’avenir est de le créer.

Peter Drucker, théoricien du management